mardi 6 septembre 2011

Girl Power!

…ou comment compléter l’émancipation de la femme dans les centres de conditionnement physique

Cet article a été écrit par mon affilié Louis Colas. Bonne Lecture!

Depuis le début du dernier siècle, les femmes ont fait d’énormes avancées vers l’égalité au travers le monde, dans une grande variété de domaines. Combat pour obtenir le droit de vote, rémunération équitable pour un travail égal dans le monde du travail, participation dans des domaines traditionnellement masculins (armée, police, politique). Dans certains domaines comme l’éducation, la participation et les performances des femmes dépassent même leurs confrères masculins.

Dans le domaine athlétique également le sort réservé aux athlètes de sexe féminin a grandement évolué. Après avoir été interdites de participes aux Jeux Olympiques, puis empêchées de participer à des épreuves de plus de 200 mètres jusqu’en 1960, les femmes pratiquent aujourd’hui à a grande majorité des activités de leurs collègues masculins. L’avènement de règlements comme Title IX aux États-Unis (obligation de la participation égale d’athlètes féminins et masculins au niveau universitaire) a notamment fait en sorte de produire une génération de fantastique athlètes, certaines compétitionnant mêmes contre des hommes.


Dans le sens des aiguilles d’une montre, en commençant en haut à gauche : Hope Solo, gardienne de but de l’équipe américaine de soccer; Gina Carano, arts martiaux mixtes; Manon Rhéaume, lors d’un match d’exhibition du Lightning de Tampa Bay en 1992; Serena Williams, tennis.

Toutefois, dans les centres de conditionnement physique, il existe encore un schisme. Exercices pour pour hommes : musculations avec charges lourdes, travail en force, puissance, hypertrophie. Bench press Squats. Deadlift. Biceps Curl. Est-ce-que j’ai déjà dit bench press? Pour les femmes : machine pour l’intérieur des cuisses, l’extérieur des cuisses, les fesses, cours de step, aérobie, yoga, exercices cardiovasculaires et charges très (trop?) légères (haltères de couleurs, ne pesant pas plus de 5 lbs)


À la base de tout entraînement doit être la volonté d’améliorer une qualité spécifique. Par conséquent, on devrait travailler nos faiblesses. Si je suis fort comme un bœuf mais raide comme une barre, dans le but de m’améliorer, pourquoi suis-je en train d’essayer de soulever l’équivalent d’un pickup Ram alors que je ne suis pas en mesure d’attacher mes souliers seuls. Si je suis en mesure de me gratter entre les omoplates avec mon genou, il n’est peut-être pas nécessaire pour moi de faire 3 cours de yoga et 2 cours de Pilates par semaine alors que j’ai de la difficulté à soulever mes sacs d’épicerie…


Mesdames, sachez que je suis tout en faveur de l’égalité des sexes! J’aime les femmes (vous le savez, autant que les hommes, différemment c’est tout) et j’ai été entouré de femmes fortes en grandissant. Je connais une femme qui a élevé seule, après le décès de son mari en Haïti en 1954, deux enfants. Qui ont grandi, terminé leurs études, quitté leur pays, fondé une famille et participé activement à la vie de leur pays d’adoption. Je te remercie grand-maman d’avoir indiqué les bonnes valeurs à mon père. Ma mère, suite au divorce de mes parents, a insisté pour apprendre comment tondre la pelouse, nettoyer la piscine et faire des travaux manuels de base afin de maintenir une certaine indépendance. Alors pour moi, il est inconcevable d’entendre de la part d’une cliente : « je suis une femme donc je ne suis pas capable d’enlever le poids de 45 livres qui est sur la machine »

Quarante-cinq livres c’est le poids d’un enfant de 5 ans! Alors, ce que j’entends c’est : « si mon enfant de 5 ans est assis sur le comptoir ou couché au sol, je vais devoir appeler quelqu’un pour m’aider à le soulever »

Angelina Jolie à l’entraînement intensif…

Existe-t-il des différences physiques entre les hommes et les femmes? Oui. Les hommes sont en moyenne plus grands, plus pesants et ont une masse musculaire au départ plus importante que les femmes. Lorsqu’ils se présentent dans une salle de musculation, une chose les différencie encore plus : ils se fixent beaucoup moins de limites. Et on leur fixe aussi beaucoup moins de limites. Même l’industrie de l’entraînement leur fixe des limites. Pourquoi les haltères destinés à une clientèle féminine – les haltères roses – se limitent à 12 livres? Cela veut dire qu’après avoir atteint 2 mois, aucune femme ne devrait être en mesure de soulever son bébé…


Wow! Je suis maintenant capable de soulever un chat dans chaque main!

Contrairement à mon habitude, j’espère avoir choqué certaines personnes avec le contenu de mon article. Quel est votre but en mettant le pied dans un centre de conditionnement physique? Vous sentir mieux, paraître mieux, performer mieux. Rappelez-vous, si je souhaite améliorer une aptitude, il faut travailler avec de nouvelles charges de travail. Par conséquent, si je choisis de faire de la musculation, c’est dans le but de progresser. Passer son temps à soulever des charges de 8 livres (rappelez-vous, je pesais 8 livres et 9 onces à la naissance) ne sert pas à grand chose à part perdre son temps.


Mesdames : arrêtez de vous imposer des limites et commencer à vous entraîner. Réellement.




                         N’ayez pas peur de soulever des charges. De vraies charges.

Messieurs et mesdames qui entraînez ces mesdames : cessez d’imposer des limites à vos athlètes. Il est grand temps de permettre aux femmes que vous entraînez d’obtenir les mêmes droits que leurs collègues masculins. Le droit à l’amélioration.

4 commentaires:

  1. Très bel article! Enfin quelqu'un qui ose... ou plutôt qui prend le temps de le dire!
    J'ai l'impression d'être la seule femme sur terre à m'entrainer comme les hommes (ou essayer de le faire). Bon, je sais que je ne suis pas la seule, mais disons qu'on en voit pas beaucoup! En plus, tout ce qu'on trouve sur le web et dans les magazines et qui a trait à la musculation semble réservé à la clientèle masculine... c'est vraiment frustrant!

    Merci beaucoup pour cet article!

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  2. Merci du commentaire Karine. En effet, trop peu de femmes mettent à l'entraînement l'intensité nécessaire pour atteindre leurs résultats; je blâme les mythes persistants qui font croire à un gain important de masse musculaire à cause de la musculation, mais surtout, les entraîneurs (hommes ET femmes) qui continuent de propager ces mythes.

    Je te remercie du commentaire, je continuerai à produire des articles et des vidéos sur le sujet.

    Tu peux me également me suivre sur facebook www.facebook.com/louiscolasfitness

    Au plaisir!

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  3. ton commentaire est intéressant et véridique. Il y a quelques années, dans un centre de conditionnement féminin de Montréal, il n'y avait même pas assez de charge pour le leg press. Je me faisais non seulement dévisagée, mais cela n'est pas motivant.

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  4. Très bon article Louis. Je fais face depuis plusieurs années aux regards soient critiques, soient envieux de femmes qui me voient m'entraîner comme un bœuf! J'aimerais tant leur dire: Ce n'est pas grave si tu sues un peu.. Mets un peu moins de maquillage, attache tes cheveux et défonce toi. Tu comprendras la sensation de dépassement, de réalisation de soi et tu arrêteras assurément de ne songer qu'à ce que les gens pensent de toi.

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