mardi 28 septembre 2010

L’entraînement donne-t-il de l’énergie? Le rôle des catécholamines

D’abord et avant tout, j’aimerais remercier Julie Marceau pour cet article. L’idée  originale de l’article provient d’elle et il s’agit par ailleurs d’une excellente question que beaucoup de gens se posent : 

L’entraînement vous donne-t-il de l’énergie ou cause-t-il une fatigue?

J’adore cette question puisqu’elle est quelque peu ambigüe. Toute personne ayant déjà fait de l’activité physique ou de l’entraînement de façon plus ou moins constante témoignera du fait que l’entraînement « donne de l’énergie ». Mais est-ce que l’entraînement donne réellement de l’énergie?

L’entraînement crée une fatigue
L’entraînement, qu’il soit musculaire ou cardiovasculaire, crée définitivement une fatigue du système nerveux ainsi qu’une fatigue musculaire. On ne peut donc dire qu’un vrai entraînement crée une augmentation des réserves d’énergie, car par définition, il diminue ces niveaux d’énergie que nous avons.
Mais pourquoi ressentons-nous cet état de bien-être et ce niveau d’énergie après nous être entraîné? Pourquoi nos journées sont-elles plus faciles à faire lorsque nous nous entraînons? Pourquoi sommes-nous moins fatigués suite à une rude journée de travail lorsqu’on s’entraîne?

C’est quoi ton Feeling!

Fiez-vous à ce que vous ressentez. Lorsqu’on s’entraîne, on ressent réellement une augmentation de notre état d’éveil et un sentiment d’énergie. L’entraînement crée d’abord et avant tout une activation de notre système nerveux central (SNC). Cette activation du SNC crée en quelque sorte un sentiment d’avoir, pardonnez-moi l’expression, plus de «drive». Suite à un entraînement de haute intensité, les systèmes hormonaux et nerveux n’arrêtent pas de fonctionner directement après l'entraînement. 

Dans un premier temps, on peut remarquer que nos muscles semblent plus gonflés, signe que les muscles qui ont été sollicité en entraînement sont gorgés de sang. Dans un 2e temps, le SNC poursuivra l’activation de certains muscles. Christian Thibodeau parle d’ailleurs de ce phénomène pour illustrer le tonus musculaire : il s’agit d’une micro-innervation continue de certains muscles, ce qui explique le «tonus musculaire».

Rôle des catécholamines

Les catécholamines (hormones ou neurotransmetteurs selon) jouent un rôle primordial dans l’état d’éveil et en ce qui concerne le bien-être physique et mental. Parmi toutes celles qui ont un impact sur notre état d’éveil, nous retrouvons la dopamine, la sérotonine,  l’endorphine, l’adrénaline et la noradrénaline. Ces dernières jouent sur notre état d’éveil de cette façon :

  • Dopamine: Stimule la circulation sanguine en permettant la dilatation de certaines artères. À plus forte concentration, les effets au niveau cardiaques sont plus importants. Au niveau du SNC, la dopamine a un effet stimulant. On décrit aussi la dopamine comme une hormone récompense. En ce sens, la dopamine est sécrétée par le corps afin de créer un effet récompense au cerveau créant ainsi un effet de bien-être et de satisfaction. La dopamine a aussi un rôle important en ce qui a trait aux fonctions motrices. Dans le but d'enregistrer un mouvement bien exécuter comme un bon lancer-frappé qui se termine par un but au hockey, le corps sécrète de la dopamine, ce qui permettra au corps de bien enregistrer le patron moteur qui a permis ce but.
  • Sérotonine: Rôle important dans les comportements alimentaires, dans la thermorégulation, la douleur, l'anxiété et surtout (pour ce qui nous intéresse), au niveau du contrôle moteur. Joue aussi un rôle très important dans le contrôle émotionnel, ce qui nous stimule évidemment à poursuivre l'entraînement. Étant plus joyeux, il va de soit que nous nous sentons plus énergique.
  • Endorphine: Sert à procurer la sensation de bien-être. L'endorphine est sécrétée lors d'activités physiques intenses et suite à  un orgasme. Cette sensation de bien-être renforcit donc tous les effets qui nous donne l'envie de poursuivre l'entraînement.
  • Adrénaline (épinéphrine): Permet l'accélération du rythme cardiaque, de la vitesse de battement du myocarde (muscle cardiaque) et une augmentation de la pression artérielle (durée d'action: seulement 2 minutes). Stimule donc le SNC et périphérique ce qui peut donner la «drive» nécessaire pour le reste de la journée.
  • Noradrénaline (norépinéphrine): Précurseur de l'adrénaline et donc responsable de sa sécrétion. Permet aussi l'augmentation de la force de contraction du myocarde, de l'accélération de son rythme, de la conduction et de l'excitabilité du coeur (tout comme l'adrénaline). Est aussi activateur de la lipolyse (utiliser le gras comme source énergétique) par l'activation de l'adénylcyclase et la formation d'AMP cyclique.
Entraînement - Sommeil - Énergie
En plus de tout cela, il est à noter que puisque l'entraînement crée une certaine fatigue physique, vous aurez tendance à beaucoup mieux vous endormir et surtout à sombrer dans un sommeil plus profond ce qui permettra conséquemment une meilleure récupération. Qui dit meilleure récupération dit plus d'énergie pour le lendemain.  

Vous n'êtes donc pas fou! L'entraînement favorise réellement une activation du système qui nous donne une certaine «drive» pour notre journée. De plus, l'entraînement améliorer aussi nos aptitudes physiques. Étant plus en forme, chaque journée semble plus facile. Un bon exemple serait en lien avec l'augmentation de votre force. Si vous améliorer votre force au niveau du Bench Press par exemple, vous serez assurément en mesure de faire plus de push-ups. Vous qui étiez capable d'en faire 10, êtes peut-être désormais en mesure d'en faire 20. C'est la même chose en ce qui concerne la fatigue. Vous deviendrez plus tolérant face à celle-ci.

Source: McCardle, Katch and Katch 


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